Dans le ravissant patio d’une Mamounia redevenue plus calme à la veille du gala de clôture du
20e Festival de Marrakech, au sortir de sa masterclasse, le cinéaste marocain
Faouzi Bensaïdi, au centre de la section
Hommage de l’événement cette année, nous parle un peu de ses vingt-cinq ans… de cinéma, d’un cinéma où chaque nouveau film est à chaque fois le tout premier. Le parcours commence en compagnie de quelques “maîtres imaginaires”…
Sur l’élan premier”
“J’étais dans ce rapport quasi mystique avec le cinéma, qui m’a beaucoup rapproché de Tarkovski aussi, à un moment, peut-être pas dans les films mais dans la manière de donner sa vie au cinéma (ce qui était son cas) et de faire des films dans un rapport à l’acte de création quasi sacralisé”.
Le cinéma comme le commencement et la fin
“Cette passion du cinéma fait que le cinéma est, quelque part, finalement, le sujet principal de mes films. C’est vrai que je fais des films pour revisiter des scènes cultes ou classiques, ou des scènes emblématiques de genres cinématographiques, par exemple ; je fais des films pour filmer des chorégraphies, ou pour filmer des espaces, ou pour filmer des visages d’acteurs, mais en tout cas, l’envie du cinéma ne vient pas de l’envie de me faire le porteur d’un message, ou d’un sujet (même si les films sont au cœur du monde et racontent, j’espère, quelque chose de fort sur l’état du monde). Ce n’est pas ça qui me pousse à faire un film, je ne fais pas un film pour dire quelle est ma position sur tel ou tel sujet… [ … ] Le plus important dans cette histoire, c’est de me dire : ‘Mais qu’est-ce que je fais, moi cinéaste, avec cet outil magnifique qu’est le cinéma ?'”.