PODCAST | Bénédicte Prot avec Dieudo Hamadi, réalisateur de Maman Colonelle.
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Après avoir présenté Maman Colonelle dans la section Forum du Festival de Berlin, Dieudo Hamadi rencontre Fred à Pari à l’occasion du festival Cinéma du réel, où le film concourt en compétition internationale. Malgré le ton d’espoir qui porte le film, et le “début de réponse” qu’il esquisse, le réalisateur souligne la carence de la part de l’État congolais qui rend nécessaire ce “formidable” combat individuel. Il rappelle aussi que sa méthode ‘directe” sert à supporter une narration bien déterminée, non une “chronique du quotidien”, et rend hommage à l’ami qui l’accompagna en tant que producteur au début de ce projet, l’excellent photographe trop tôt disparu Kiripi Katembo Siku, à qui le film est dédié.
Maman Colonelle: le cinéma direct du Congolais Dieudo Hamadi et son talent de conteur s’épousent de nouveau autour d’un portrait plus qu’édifiant : galvanisant, parce que porté par l’énergie et la force d’une femme magnifique qui conjugue bonté humaine et inflexible résolution à travers sa mission de colonelle de police et cheffe de brigade contre les violences sexuelles et pour la protection de l’enfance, dans un pays trop livré à lui-même par son gouvernement qui repose de fait sur les jaillissements de compassion dont Honorine est la preuve qu’ils sont possibles, dans une ville, Kisangani, traumatisée en profondeur par le triomphe de l’inhumanité en une seule “Guerre des 6 jours”. Honorine, dite “Maman Colonelle”, est tout ce que dit ce titre : une mère, et une force motrice inébranlable qui porte sur ses épaules un poids considérable sans jamais fléchir, avec une élégance et une intégrité toutes féminines. Hamadi choisit de la raconter à travers sa tentative d’unir les détresses de “mamans périmées” (des femmes violées qui ont assisté au massacre de leur famille) et d’enfants “sorciers” torturés et affamés.