Les documentaires se démarquent des autres genres cinématographiques. En théorie, ils ne reposent pas sur la rédaction d’un script au sens strict du terme, mais illustrent une situation réelle qui se déroule sans l’intervention de la fiction. Ils ne se consacrent pas à une histoire inventée et construite et n’ont pas recours à des acteurs à proprement parler. Ils capturent la vie comme elle se présente pour en montrer les aspects les plus intéressants.
Le cinéma découle du besoin de documenter la réalité. Les premiers films cinématographiques pourraient être considérés comme l’illustration de véritables documentaires. Ils sont regardés comme des films relatant “la vraie vie” en rapport à l’attention qu’ils portent sur des épisodes de la vie quotidienne. Ces films capturent des évènements réels, comme les ouvriers aux portes d’une usine dans La sortie des usines Lumière (1885), de Louis et Auguste Lumière, ou des phénomènes de la nature, comme dans Rough Sea at Dover (1895) de Birt Acres.
Même si les documentaires ne tolèrent pas d’éléments de fiction, la réalité qu’ils présentent est toutefois sélectionnée et manipulée : le réalisateur décide en effet des éléments à filmer, du moment où il choisi de commencer et de finir le tournage ; il met donc en exergue une partie de la réalité au dépens d’une autre, suivant ses choix personnels.
Basés sur une variété de sujets, les documentaires ont explorés au fil des ans, différents traits et ont modifié leurs objectifs. A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, ils furent de précieux outils d’information sur les horreurs causées par le conflit. Dans un domaine complètement différent, les documentaires sur la nature réalisés par James Algar et produits par Walt Disney sont devenus très populaires dès les années quarante.
Dans les années cinquante et soixante, les documentaires d’enquête ont vu le jour, et les documentaires politiques ont fait leur apparition, pour dénoncer dans le monde entier les injustices et rapporter les formes de protestations : par exemple, les manifestations contre la guerre du Vietnam. Parmi les grands réalisateurs de documentaires : Joris Ivens, Chris Marker et Roger Kramer se démarquent.
A partir des années soixante, les genres des documentaires se sont multipliés, grâce en particulier au développement de techniques sophistiquées et aux équipements plus légers, marqués également par la personnalité et l’expérience des différents réalisateurs. En parallèle au développement d’une réalité toujours plus complexe, les documentaires possèdent ce pouvoir de susciter analyses et réflexions.
Aujourd’hui les “documenteurs” connaissent un grand succès, combinant en un seul mot la notion de documenter et celle de mentir, avec le sens de parodier, tourner en dérision, ou contrefaire. En ce sens, les “documenteurs” ne sont pas seulement des leurres, mais deviennent un moyen important d’explorer les différences entre “les faits” et les reconstructions ou détournements de la vérité qui apparaissent à première vue plausibles, sans préparations ni mises en scène.
Un exemple qui fait date est la célèbre expérience menée en 1938 par Orson Welles qui présenta à la radio La Guerre des mondes de Herbert George Wells et sema la panique sur les côtes du New Jersey, quand deux millions de personnes prirent la fuite, convaincus de l’imminente invasion des martiens. Le premier “documenteur” date de 1965. La Bombe de Peter Watkins, qui rendait plausible et réaliste la possibilité du largage d’une bombe atomique sur l’Angleterre avec les conséquences de la guerre nucléaire sur la population du Kent.
Produit initialement pour la télévision, la BBC avait fini par ne le distribuer que dans les cinémas, à cause de la nature controversée du sujet et l’impact qu’auraient eues certaines scènes.
Le partenaire de production : Aiace Torino http://www.aiacetorino.it/
Le talent des voix : Emmanuel Sedoni, Christine Rigois
La musique: Bensound – Brazilsamba (Composed and performed by Bensound http://www.bensound.com)